Innover suppose de sortir de la re-production, de la copie, pour imaginer et réaliser quelque chose de radicalement nouveau.
Mais le terrain est fuyant :
- ce que l’on juge être de valeur évolue dans le temps et selon les événements,
- décrire un résultat à produire est un exercice d’imagination et de communication difficile,
- planifier efficacement suppose d’anticiper l’arrivée d’événements inconnus.
Ainsi ni la qualité du logiciel, ni la qualité de l’organisation qui le produit ne sont évaluables a priori : il faut que le logiciel soit réalisé pour estimer sa valeur, puis pour évaluer l’organisation qui l’a produit.
Stratégies légères
A ces difficultés les agilistes répondent en stratèges et se dotent d’heuristiques selon les situations. Communément, ils réalisent le logiciel petit à petit sous les yeux et dans les mains des utilisateurs, qui sont alors mis en situation d’évaluer ce qui est produit aussitôt que possible.
Les utilisateurs sont mis en situation de réactualiser leur désir, et les développeurs leur organisation.
Désir et responsabilité
Réactualisant à volonté leur organisation, les développeurs agiles deviennent des acteurs responsables et désirants. Désirants parce qu’ils évaluent leur organisation, en imaginent et mettent en oeuvre d’autres possibles. Responsables parce que leur organisation n’est plus choisie pour eux, mais choisie par eux.
Cette condition du développeur agile peut s’avérer nouvelle et déroutante. Les développeurs peuvent éprouver soit un réel plaisir à mettre en oeuvre les organisations qu’ils imaginent, soit une grande frustration en cas d’empêchement.
Organisation désirante
La réussite d’une équipe de développement agile est donc fortement liée à la culture de son entreprise, et de ses réactions face à l’expression des désirs de ses membres, et de leurs propositions de ré-organisation.
Vous êtes peut-être un artisan logiciel, êtes-vous aussi un artisan de votre organisation et de ses objectifs ?