Peu citée, peu commentée, la pratique de l’interprétation généreuse me paraît être une des rares pratiques fondamentales de l’agilité. Invitant à la pensée systémique et à l’action congruente, elle peut être considérée comme le moteur de l’adaptation continue.
Une formulation courante de l’interprétation généreuse est celle de la Directive Première des rétrospectives agiles : « Quel que soit ce que nous découvrons, nous devons comprendre et croire sincèrement que chacun a fait du mieux qu’il a pu, en fonction de ses connaissances d’alors, de ses compétences, des ressources disponibles et de la situation. »
L’exercice peut devenir difficile lorsque les émotions prennent le dessus : « Puis-je trouver une, deux, voire trois interprétations généreuses de la situation ? »
Cette pratique a ces grandes vertus :
- d’une part de se construire une représentation d’une situation dans laquelle le ressentiment et la culpabilité n’ont pas leur place,
- d’autre part de mettre en lumière comment les actions des uns et des autres sont sur-déterminées de manière systémique.
Il s’agit donc de lever un brouillard d’émotions ou d’interprétations hâtives sur les événements pour essayer de n’en garder que des ressorts vertueux, et de communiquer ainsi sur une représentation à même d’être entendue le plus largement et de créer le consensus.
Il s’agit de se poser la question de l’action, sur un terrain constructif.