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[Biologeek] Réseaux sociaux et hypnose

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La réponse de Le Bon consiste à dire qu’alors « se forme une âme collective, transitoire sans doute, mais présentant des caractères très nets. La collectivité devient alors ce que, faute d’une expression meilleure, j’appellerai une foule organisée, ou, si l’on préfère, une foule psychologique. Elle forme un seul être et se trouve soumise à la loi de l’unité mentale des foules ». Une conscience collective se constitue spontanément, dès que plusieurs individus sont ensemble. Cette conscience tend à soumettre chacun à ses propres tendances. Le trait de génie de Gustave le Bon est de faire immédiatement un rapprochement avec la relation hypnotiseur/hypnotisé. « L’individu plongé depuis quelques temps au sein d’une foule agissante tombe bientôt dans un état particulier se rapprochant beaucoup de l’état de fascination de l’hypnotisé entre les mains de son hypnotiseur ». Celui qui est hypnotisé perd sa volonté consciente et se soumet aux suggestions de l’hypnotiseur. De même, l’empire du on collectif, l’empire de la foule fait que l’individu devient obéissant aux suggestions collectives.

Sociologie et conscience collective : Conscience collective et individualité

Dans quelle mesure les réseaux sociaux sont-ils des créateurs de foules psychologiques ? La citation suivante est peut-être encore plus emblématique de ce que l’on peut observer sur Twitter :

Les foules ne connaissent que les sentiments simples et extrêmes, les opinions, les idées et croyances qu’on leur suggère, sont acceptées ou rejetées par elles en bloc, et considérées comme vérités absolues ou erreurs non moins absolues. Il en est toujours ainsi des croyances déterminées par voie de suggestion, au lieu d’avoir été engendrées par voie de raisonnement.

Psychologie des foules, Gustave Le Bon (1894)

Comment alors sortir de cette hypnose ? Garder son esprit critique lorsque l’on est bombardé d’informations s’avère être compliqué : plus le temps de croiser, vérifier, confronter. On tombe rapidement dans l’ironie et la dérision ou le micro-débat bien stérile. On devient prompt à colporter les erreurs et les ragots sans partager les réussites et les travaux. Quelle est notre part de responsabilité à faire partie de cette bêtise systémique ? S’auto-exclure d’un environnement hostile et stérile ou tenter de l’adapter et d’en cultiver une petite parcelle ? Je me pose cette question depuis bien trop longtemps, il est temps de retrouver la voie de la raison.


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